“C’est la mort qui console, hélas ! et qui fait vivre.”

Il y avait du sang. Beaucoup de sang. A croire qu’il ne s’agissait pas de celui de ce seul corps, étendu par terre. Ses vêtements en sanglotaient, noyés par le liquide qui affluait, les étouffant dans cette moiteur collante. Et lui, de ses mains jadis blanches, ne pouvait qu’assister à la noyade de cette vie, de cette chair qu’il avait serrée contre lui, sans comprendre la raison du geste. Si le rouge étranglait l’un, les larmes faisaient suffoquer l’autre.

Le tintement du métal, à l’impact du sol, résonna comme un gong. Celui de la douleur. Le cri qui perça l’air. Et les paroles insensées de ce que les gens appelaient « fou ».

— J'ai essayé de maintenir ma chair en ruine avec le pouvoir démoniaque qui me restait, mais... J'approche de ma limite.

Le regard de la mort, voilé par la vaillante flamme de vie, se posa sur la dague dont la lame lugubre scintillait de parme sous le sang coagulant à moitié. Le regard anéantit, lui, obscurcit de désespoir, suivit le sien et écouta la déraison sensée de ce fou aux portes de l’autre monde.

— En séparant le pouvoir, en m’imaginant assez, j'ai réalisé la gravité de la situation. J'ai réalisé à quel point tout était important... tout ce que j'ai jeté dans ma quête du contrôle. Mais il détruit.

La main promise à la fin enserra une dernière fois la garde de la dague. Un cri d’effrois, étouffé par les larmes et la peur, trouva ses échos sous le toit de la maison sainte, comme si le ciel s’écroulait lui aussi sous l’abnégation du corps mourant.

— Il m’a détruit et il te détruira aussi. Il consumera ton corps comme il a dévoré mon âme.

Son souffle se fit plus erratique, laborieux et souffrant. Le sol autour d’eux se parait progressivement de noir, à défaut du rouge qui avait à peine ralenti sa course. L’obscurité traversa les vitraux, plongeant dans les ténèbres les sombres réalités se dessinant à l’encre de leur sang. De leur mort. Et de leur vie.

— Je sais... Nous ne faisons qu'un, toi et moi. Mais tu m'as perdu, et je t'ai perdu. Pourtant, nous sommes liés, par ce seul sentiment.

Il était difficile, à ce stade, de dire si la raison parlait avec le grain de la folie, ou si la mort empruntait la voix de la vie. Mais le fil funeste de la lame s’anima quand le Diable s’en empara.

— “Les heures de folie sont mesurées par l'horloge, mais de sagesse : aucune horloge ne peut mesurer.” Meurs !

“C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !”

— Ce n’est pas publiable en l’état.
— Eh bien, il me semble que ton travail est de le rendre publiable.
— Non. Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas publiable du tout.

Il ne jeta qu’un coup d'œil par-dessus son épaule, à peine intéressé par ce que son éditrice lui disait.

— Et pourquoi ?
— Parce qu’il n’y a rien de « divin » ou de « diabolique » à posséder le gène V.
— Ça…

Il n’en était pas convaincu.

“Celui qui désire mais n'agit pas, engendre la peste.”

— 𝐀𝐔𝐓𝐑𝐄𝐒
Taille : 1m79
Son don ne permet pas que « d’annuler » celui des autres ; il peut aussi le détruire.
Il est atteint de cauchemars chroniques.
Se balade toujours avec un livre. Ou peut-être est-ce un carnet ?
Une lueur parme s’échappe parfois de sa canne lorsqu’il l’utilise pour « annihiler » quelqu’un.
Son pseudonyme d’écrivain est V.

• Particularité physique : L’intégralité de son buste, bras et cou compris, sont recouverts de tatouages. Il possède une fine cicatrice au niveau du sternum, qui se voit à peine. Il se teint les cheveux en noirs pour cacher sa véritable nature. Sans ça, il a les cheveux blancs. Lors de l’utilisation de ses pouvoirs, ses yeux deviennent d’un bleu glacial tout sauf humain.