Enfant d’une famille profondément bouddhiste, Loden Sangye, appelé Sangye, est né trois ans après la première apparition du gène V. Dix ans plus tard, la guerre éclate, et la famille Adung s’est agrandie avec une petite princesse de deux ans. Plutôt que de fuir la guerre, les parents de Sangye vont rester sur place pour pratiquer leur culte et aider ceux qui en ont besoin. Bien que loin de leur pays natal, ils vont également éduquer Sangye dans la plus pure tradition possible au bouddhisme. Cependant, son père étant un ancien fidèle de la secte Sakyapa, il pratiqua, à l’image de Buddha, l’ascétisme à son extrême et l’imposa à son fils. Les régimes stricts, les jeûnes et les inlassables heures de contrôle de respiration étaient entrecoupés de médiation que sa mère pratiquait en suivant une éducation proche de la secte Nyingma, dont faisait parti son grand-père, ainsi qu’assister aux soins qu’elle prodiguait aux blessés de guerre. Il dut apprendre, corps et âme, tous les préceptes du Dharma (l’ensemble des enseignements), jusqu’à ce qu’un prêtre bouddhiste, difficile à trouver en ces temps troubles, accepte de le voir « prendre refuge au cœur des trois joyaux ».

C’est à l’âge de 13 ans que Sangye est considéré comme fidèle. Il ne peut, cependant, prétendre la position de moine car les monastères bouddhistes au Japon ne correspondaient pas aux exigences de son père, qui souhaitait le voir rentrer dans la secte Sakyapa, au Tibet. De plus, Sangye souffrit des aspirations de son géniteur qui considérait qu’il avait été trop lent à être sacré. Sa mère, plus tendre, ne pouvait rien contre l’autorité paternel car aux souffrances de son fils, il y voyait là la voie même du Dharma, l’une des quatres nobles vérités, le duhkha :

« Toute vie implique la souffrance »

Ces quatre vérités qui furent la source de la descente aux enfers de Sangye. La souffrance, essence de la vie d’un homme, la raison de la foi, cette chose à purifier pour s’éveiller. La soif qui en est la cause. La cessation possible de cette souffrance. Et enfin, le chemin menant à la fin de la souffrance. Sauf que Sangye n’en était qu’à la première. Et malgré les cinq préceptes universels chez les pratiquants bouddhistes, son père, par des actes indirects et non physiques, manquait au d'ahiṃsā, le précepte dit de « non-violence ». Mais parce que son fils n’était pas blessé dans son corps formel, c’est-à-dire celui de chair, il considérait que l’ahimsā n’était pas enfreint.

Les rares moments où Sangye ne pratiquait aucun culte, il les consacrait à sa petite sœur Chewa qui était épargnée par l’obsession de leur père puisqu’elle était une fille. Une petite boule d’amour pétillante que la guerre n’avait pas encore souillée de son horreur et de sa cruauté. Pas avant l’âge de ses huit ans.

Alors que leur mère soignait un soldat touché au flanc, ce dernier craqua complètement. Il se redressa, agrippant la femme qui le soignait à la gorge, et ses yeux se mirent à luir. Des flammes naquirent autour d’eux et les cris muets de leur mère ne les atteignirent pas. Jouant dans la chambre, ce fut un bruit de vase cassé qui alerta Sangye. Quand il débarqua, l’homme tenait toujours sa mère, la gratifiant d’une mort lente et douloureuse pour lui avoir sauvé la vie. Sangye n’hésita pas un instant, se jetant à même les flammes pour libérer sa mère. Mais il était trop tard. Il se jeta dans le vide et quand il se retourna, l’homme tenait le visage de sa petite sœur qui pleurait toutes les larmes de son corps, sans un bruit, pour ne pas déranger leur père qui méditait dans une autre pièce. Hors de lui, Sangye passa outre les préceptes qui avaient martelés sa vie, se laissant envahir par les poisons contre lesquels son culte luttait. Avant même qu’il ne puisse atteindre le manipulateur de feu, son père sortit de sa salle de méditation et l’arrêta. L’étranger, voyant un homme de foi, négocia pour quitter l’endroit sans poursuite, sans bagarre. Juste en passant par la porte. Contre toute attente, le père des enfants accepta. Sangye en fut choqué. Cet homme qui venait de tuer sa mère et de défigurer sa petite sœur allait s’en sortir, tout aussi simplement ? Cette décision, inacceptable dans la tête de l’adolescent, lui fit faire la seule chose qu’il pensait juste : la vengeance. Il se rua sur l’homme qui lui faisait dos, trop calme en prenant la direction de la porte d’entrée. Sauf que l’homme avait des pouvoirs et Sangye non. L’accord rompu, l’homme se retourna et plutôt qu’attaquer directement Sangye, il fit brûler, sous ses yeux, sa petite sœur chérie. Son père se chargea de le retenir, d’étouffer ses cris d’agonis, de révolte, de tristesse, laissant l’assassin partir en toute impunité.

Jusqu’à la fin de la guerre, Sangye se mura dans un silence que son père approuva. Il n’avait pourtant rien de religieux, et plus d’une nuit, il hésita à rompre le précepte le plus important de sa foi : le principe d'ahiṃsā. Il suivit les traces de sa mère mais prit soin de sélectionner chaque blessé, pour ne sauver que des humains dont le gène V n’existait pas ou n’était pas actif. Il eut sa majorité quand la guerre se termina et que les royaumes furent bâtis. Rongé par une colère et un dégoût profondément ancrés, Sangye quitta son père pour étudier la politique. La décision de scinder le Japon en quatre royaumes et de ne laisser que Kantô aux humains sans pouvoir le révoltait. Il étudia d’arrache pied et gravi un à un les échelons, quitte à écraser au passage tous ceux qui entravaient son avancée vers son nouvel objectif : atteindre une place importante dans la politique de Kantô. Tout ça pour affirmer et imposer la légitimité des humains classiques face à ceux dont l’ADN est défaillant, c’est-à-dire, tous ceux possédant le gène V. Ainsi, Sangye passa du sage garçon extrémiste bouddhiste au féroce dirigeant humain prêt à affronter même les plus grands rois.

— 𝐀𝐔𝐓𝐑𝐄𝐒
A des goûts vestimentaires particuliers.
Aime les sucreries.
On ne sait pas s’il pratique encore le bouddhisme de façon extrême ou non, notamment par la présence de ses armes.
Déteste qu’on l’appelle Loden car sa petite sœur l’appelait ainsi.

• Particularité physique : Possède des canines proéminentes, porte des lunettes très fines et de lourdes boucles d’oreilles. A de très longs cheveux dont il prend particulièrement soin. Il est aussi très grand, 1m93.